plumerai
illuminata
2007
(française version)
Je me souviens. C'était un type, la cinquantaine. Je le croisais souvent dans les allées du
supermarché. Il avait une rengaine. Implacable à ce qu'il croyait. "Sans numéro de téléphone,
tu n'es personne..." Il y avait des variantes (compte en banque, plaque minéralogique...) mais
toutes se rapportaient à l'importance d'avoir un numéro. "Sans numéro tu n'es pas même un
nombre. Juste une ombre. Rien qu'une ombre." Estocade qu'il pensait, à la vue de mon allure
pensive, finale alors que montait en moi une phrase lue ou entendue, je ne sais plus,
"L'histoire est un peuple d'ombres qui, en nous, cherche sa vie." Kazantzakis, je crois.
C'est le titre du nouvel album de Plumerai qui m'a ramené cette ombre d'un passé pas si
éloigné et, bien que les textes des chansons n'aient rien à voir avec la rengaine, la phrase
de Kazantzakis m'est revenue. Ce disque est un peuple d'ombres. Donnons lui la vie pour
que ces ombres, en retour, illuminent les nôtres !
(englikhtonian version)
I remember. It was a man, about fifty. I often crossed him in the paths of the supermarket.
He had the same old tune. Implacable, he believed. "Without telephone number, you're nobody..."
There were variants (bank account, mineralogical plate) but all were around and about how important
it was to have a number. "Without number you are not even one. Just a shade. Not even an umber"
Fatal sword, he thought, at the sight of my thoughtful face, while a heard or read sentence went up in me
"history is a people of shades who, in us, searches his life. " Kazantzakis, I believe.
It is the title of Plumerai's new album that brought back to me this shade of a not so far past and,
although the songs have got nothing to do with the old man's tunes, the words of Kazantzakis
returned to me. This record is a people of shades. Let us give it life so that these shades, in return,
illuminate ours!
plumerai
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plumerai
photo "home again" by ZB